En 2020, l’empreinte carbone du numérique était de 16,9 millions de tonnes de CO2 et ce chiffre ne cesse d’augmenter ! Avec l’avènement des technologies numériques, notre utilisation quotidienne des appareils électroniques et d’Internet a considérablement accru. Cependant, cette évolution numérique rapide a entraîné une empreinte environnementale croissante. Dans cet article, après avoir pris conscience des impacts liés à notre utilisation du numérique, vous découvrirez les bonnes pratiques à mettre en place pour réduire votre empreinte sur l'environnement et œuvrer pour un numérique plus responsable.
Les éco-gestes numériques responsables désignent l'ensemble des actions et des pratiques que les utilisateurs de technologies numériques peuvent adopter pour réduire leur impact environnemental. Ces gestes visent à minimiser la consommation d'énergie, à prolonger la durée de vie des appareils électroniques, et à diminuer la production de déchets électroniques.
Les écogestes numériques sont un sujet dont on parle de plus en plus aujourd’hui car il est nécessaire de diminuer l’empreinte environnementale de ce secteur, qui aujourd’hui, ne fait qu’augmenter. Pour l’instant en France, elle représente déjà 2,5% de l’empreinte carbone nationale. De plus, selon le pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat, les émissions en GES du numérique pourraient augmenter de 60 % d’ici à 2040 si rien n’est fait et atteindre environ 7% de l’empreinte carbone. C’est pourquoi le gouvernement français cherche à réduire l’empreinte environnementale du numérique. Il a ainsi mis en place la stratégie d’accélération Numérique écoresponsable qui vise à développer une économie numérique éco-responsable, compétitive et souveraine d’ici 2030.
La fabrication des appareils électroniques représente la plus grande part de la pollution numérique. Selon la Bpifrance, la phase de fabrication représente environ 80% de la pollution engendrée par les appareils numériques. Cela vient en partie du fait que pour fabriquer un appareil électronique, il est nécessaire d'importer des matières premières pesant en moyenne 50 à 350 fois le poids de l'appareil lui-même, provenant généralement des quatre coins du globe. La surconsommation de matière engendrée par cette production fait que certains espaces se retrouvent détériorés. C’est le cas de l’Île de Bangka en Indonésie, qui, étant riche en étain, un matériau utilisé dans le processus de fabrication des téléphones, a vu 65% de ses forêts dégradées ainsi que 70% de ses récifs coralliens. De plus, les nombreux trajets liés à la production font aussi augmenter le coût environnemental, surtout lorsque l’on sait qu’un smartphone fait en moyenne 4 fois le tour du monde avant d’arriver entre nos mains (ADEME).
A savoir : Fabriquer un ordinateur de 2kg c’est utiliser 600kg de matières premières. C’est aussi générer 103kg de CO2 sur les 156kg émis sur l’ensemble de son cycle de vie (ADEME).
La consommation énergétique des services en ligne constitue elle aussi une part importante de notre empreinte écologique numérique. Les data centers, qui hébergent nos emails, vidéos, et autres données, fonctionnent en continu et requièrent une quantité énorme d'électricité pour alimenter les serveurs et les systèmes de refroidissement. Par exemple, le streaming de vidéos, qui représente une grande part du trafic Internet mondial, consomme énormément de bande passante et d'énergie. En outre, l'envoi et la réception de courriels, en particulier ceux avec des pièces jointes volumineuses, contribuent également à cette consommation élevée. La demande croissante pour des services en ligne plus rapides et plus accessibles exacerbe encore ce problème, entraînant une augmentation constante de la capacité et du nombre de data centers, et par conséquent, de leur impact environnemental. En effet, d’après une étude du Haut Conseil pour le Climat, la 5G entraînera une augmentation de 18 à 45% de l’empreinte carbone du secteur numérique en France d’ici à 2030, devenant un exemple concret de l’effet rebond. Face à l’arrivée d’une technologie censée être plus éco-responsable, les utilisateurs adaptent leur comportement et surconsomment, ce qui annule les effets positifs de ces nouveaux dispositifs, voire augmentent l’empreinte carbone.
Enfin, la gestion de la fin de vie des équipements électroniques est un enjeu majeur pour réduire l'impact environnemental du numérique. Lorsque les appareils arrivent en fin de vie, ils deviennent des déchets électroniques, dont la gestion est complexe et coûteuse. Chaque habitant de la planète produit en moyenne 7,6 kg de déchets électroniques, soit 57,4 millions de tonnes générées dans le monde (Global E-waste Monitor 2020). Beaucoup de ces déchets contiennent des substances toxiques, comme le plomb, le mercure et le cadmium, qui peuvent contaminer les sols et les nappes phréatiques s'ils ne sont pas correctement traités. En effet, on estime que 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont jetés chaque année dans des décharges, où le plomb et les produits chimiques toxiques provenant des appareils mis au rebut polluent le sol et contaminent l’eau (Sciencing). De plus, le taux de recyclage des équipements électroniques reste insuffisant, et une grande partie de ces déchets finit dans des décharges, où ils sont souvent traités dans des conditions dangereuses pour la santé et l'environnement.
Pour adopter une utilisation numérique plus responsable, nous vous donnons quelques conseils pratiques à mettre en œuvre.
Il est essentiel de prendre conscience de notre impact environnemental dans notre utilisation quotidienne des technologies numériques. En adoptant des éco-gestes numériques responsables, nous pouvons tous contribuer à préserver l'environnement pour les générations futures. Réduire notre consommation d'énergie, gérer nos données numériques et favoriser l'éco-conception sont autant de mesures concrètes que nous pouvons prendre dès maintenant. Agissons ensemble pour un numérique responsable et durable.
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